Théâtre Sévelin 36 Menu Recherche

Théâtre Sévelin 36

Les Printemps de Sévelin : Ateliers de philo

Agustin Casalia

Durant tous les Printemps de Sévelin, nous vous invitions à réfléchir autour de la thématique du CORPS avec notre philosophe attitré : Agustin Casalia

Les ateliers philo ont lieu au Théâtre Sévelin 36 les:

Jeudi 1 mars : 18h30-20h
Dimanche 11 mars : 15h-16h30
Dimanche 18 mars : 16h30-18h00

Depuis l’aube de l’histoire occidentale, en Grèce, la pensée a méprisé le corps. A partir d’un dualisme métaphysique devenu omniprésent modelé sans doute par crainte de la mort de l’âme, l’esprit, le sujet, la conscience et la psychè sont devenus à tour de rôle les ennemis du corps.
Ainsi, chez Platon, le corps est pensé comme le tombeau de l’âme. Le corps est voué à la fin, à la corrosion, à l’imparfait et à l’éphémère du monde sensible, un monde irréel car matériel. L’âme est tombée à l’intérieur d’un corps qui l’emprisonne.
Quelques siècles plus tard, les différentes doctrines gnostiques radicaliseront la haine du corps. Dans le dualisme rigoureux gnostique, le corps appartient à la sphère négative, aux côtés du temps, de la mort, de l’ignorance et du Mal. La chair de l’homme est la part maudite, elle est « la charogne », la « viande ». Dans ce sens le lien entre péché originel et condition corporelle de l’homme se voit constamment réaffirmé de saint Paul à saint Augustin et ainsi dans la suite de la doctrine chrétienne.
On retrouve aujourd’hui cette religiosité gnostique sous une forme laïcisée dans certains éléments de la technoscience qui fait du corps un lieu à éliminer ou à modifier d’une façon ou d’une autre.

Entre temps, le cheminement de l’Occident a donné lieu à bien des pensées qui sont venues produire une fracture dans la tradition métaphysique du corps. Citons Nietzsche, pour qui le corps est compris comme un produit d’une relation de force forces. Ou la phénoménologie qui développe un autre regard sur le corps vivant en l’opposant au corps physique. Ou encore Martin Heidegger dont la pensée du corps humain est décisive car elle montre bien l’importance du mode d’être corporel de toute existence. Ces travaux ont été suivis et enrichis par des sociologues et anthropologues contemporains.
Néanmoins le constat est clair, l’homme du XXIème siècle paraît désirer chaque fois plus aveuglément vouloir abandonner son corps ou en tout cas semble être prêt, de manière renouvelée, à faire de sa corporéité un objet manipulable, modifiable, augmentable, éliminable.

Agustin Casalia

Entrée libre

JEU 1 mars : 18h30-20h
DI 11 mars : 15h-16h30
DI 18 mars : 16h30-18h00