May B

"TROUVER UNE FORME QUI ACCOMPAGNE LE GÂCHIS, TELLE EST ACTUELLEMENT LA TÂCHE DE L’ARTISTE."  (Samuel Beckett)

Maguy Marin, inspirée par Beckett, parcourt le monde depuis 30 ans avec cette pièce maîtresse de la danse contemporaine. Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. », Une manière de faire mesurer l’enclos dans lequel notre humaine condition est irrémédiablement recluse, constat imparable sur l’absurdité abyssale de la comédie de la vie. May B, « peut-être », bouleverse encore les codes en vigueur, réconcilie théâtre et danse, marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle essentiel.

Ten pale-faced tramps and mud-covered pixies dance, their faces covered with grey chalk. They tell their tales of the impossibility of being together ; they wander around, tragically incapable of being alone. In this image of all-encompassing humanity, imperfect bodies collide, living in the half-light of a life that persistently clings to them until the inevitable end. Only a few words are yelled out : “ Finished, it’s finished, nearly finished, it must be nearly finished. ” This is a way to take stock of the cage in which our human condition is permanently secluded ; an irrefutable observation of the unfathomable absurdity of the comedy of life. May B, “ maybe ”, disrupts existing codes, combines theatre and dance and marks the history of performing arts with the grace of an essential and legendary show.

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